Respirez profondément...

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vendredi, février 17 2017

Danse avec les flous

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{{« Tu ignores, insensé, tu ignores la puissance étonnante de la vertu ; tu utilises seulement le nom de vertu, sans savoir quelle est sa valeur. On ne peut pas ne pas être parfaitement heureux quand on dépend tout entier de ses propres ressources, et quand on place tous ses biens en soi-même. » Cicéron, Les Paradoxes des Stoïciens, Paradoxe II - La vertu suffit au bonheur.}}

dimanche, février 12 2017

Coïncidence et synchronicité

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"Les signes annonciateurs du temps, qu’on tire du fait que certains animaux célestes ou constellations se lèvent en même temps que le soleil, n’ont lieu que par une coïncidence. Car les animaux célestes ne présentent rien en eux qui puisse déterminer la production du mauvais temps ; et d’autre part, il n’y a pas une nature divine qui s’occupe à observer les levers de ces animaux pour accomplir ensuite par sa puissance ce que ces signes annoncent. Car il n’y a pas d’être animé quel qu’il soit, pour peu qu’il ait d’intelligence, qui tombe dans une folie assez grande pour se livrer à une pareille occupation ; bien moins encore, un être possédant la béatitude parfaite."

Epicure, Lettre à Pythocles>

vendredi, novembre 16 2012

Coaching express

I am Gemini

Bonjour et bienvenue sur ce blog !

Comme vous pouvez le lire dans les premières pages référencées, ce blog (http://gemini-coaching.blogspot.fr/) est dédié à mon activité de coach-analyste, relation d’aide en coaching de vie. La plupart du temps, les personnes en demande font bien souvent un premier tour dans l’univers du web et les annuaires professionnels, avant de se lancer dans une prise de contact. D’autres suivent les recommandations de leurs amis. Le bouche à oreilles fonctionne toujours très bien, et même dans notre profession.

J’ai toujours cherché à adapter le cadre de mon travail, avec mon temps alloué, aux nécessités de la relation client. Le coaché a des impératifs, avoués ou non encore reconnus; et la démarche qui me semble être la plus juste et la plus efficace, c’est de donner à l’espace de nos entretiens une liberté qui favorise les prises de conscience et la mise en place d’un processus dynamique de création. C’est cela que viennent chercher mes clients ! Une dynamique de création – Un espace de parole libre – Une souplesse dans la relation

La créativité se fait sentir dès que nous sommes en possession de nos outils et que l’inspiration à un moment donné s’articule de manière relativement fluide à un temps rythmique. On pense aux activités quotidiennes autant qu’à l’activité d’un créateur (dans n’importe quel domaine). Car, se créer ou faire quelque chose de nouveau dans sa vie c’est du créatif. Et, dans ces moments le rythme est un facteur important.

D’ailleurs, le rythme et le temps, que la nature nous rappelle si bien…, nous ramènent invariablement à l’espace. C’est là, dans la notion de lieux, qu’on rencontre le second point : la liberté de parole. Je me souviens de chacun des exploits que j’ai dû remporter concernant l’usage de la parole. Mes coachés ont parfois des auréoles de sages.

Oui, on se l’avoue. C’est bien à cause de la relation (ou les relations) qu’on en vient à se demander si tout va comme sur des roulettes, pour le mieux, et qu’on arrive dans la négative à se convaincre du besoin de se faire accompagner par un professionnel, un spécialiste de notre problématique. Lui qui a rencontré ces aspérités du langage, et du comportement, pense-t-on, devrait avoir assez de souplesse, en esprit et en vérité, pour y répondre.

Alors, pour suivre cette voie et dans la dynamique de coaching qui est la mienne, je propose depuis quelques temps un service de « coaching express » adapté à celles et ceux, nombreux, qui pour de multiples raisons ne peuvent se déplacer et venir aux séances à mon cabinet. J’aurais donc le plaisir de développer avec vous ma pratique de « coaching à distance » que j’ai nommé COACHING EXPRESS.

Cordialement,

Dom Castellino

Accueil téléphonique au 06 81 63 03 98

mercredi, septembre 29 2010

Gemini Coaching

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Examinez-vous sérieusement afin de découvrir ce pour quoi vous êtes faits et alors donnez-vous avec passion à son exécution. Ce programme clair conduit à la réalisation de soi dans la longueur d'une vie d'homme. Martin LUTHER KING, La force d'aimer.

Mon coaching, un accompagnement personnalisé




       GESTION DES EMOTIONS
       STRESS
       MIEUX-ETRE
       CONFIANCE EN SOI
       EQUILIBRE RELATIONNEL
       PRISE DE DECISION
       REALISATION DE PROJETS
   Coaching de vie, Coaching de projets, Coaching de création, Accompagnement en gestion de stress et bien-être, Mise en confiance, Dynamique d'écologie relationnelle.
   Vous avez envie de changement et d'évolution,
   d'un épanouissement dans votre vie ?
   Envie d'un plein de reconnaissance, de ressentir la gratitude et la sérénité ?

Mon coaching sera votre outil de progression ! Un atout pour le développement de vos capacités personnelles. Un coaching répondant également à toute personne confrontée à une problématique relationnelle, familiale, amoureuse et/ou professionnelle.

   Ce que je vous propose :
   * Une orientation concrète, qui se veut pratique et efficace, basée sur une expérience du management et de la communication.
   Dans quel cadre :
   * Un espace émergeant... Mon travail psychanalytique, mes formations : psychanalyse, psychologie, astrologie, la méditation et la pratique du yoga m'ont permis d'élaborer ce lieu d'écoute dynamique et créatif indispensable à l'éclosion et à la personnalisation d'une intuition, la vôtre.
   Les bénéfices :
   * Une dynamique relationnelle optimisée qui permet le déploiement de vos potentiels.
   * Une meilleure conscience des situations de crise (instants féconds et créateurs).
   * Une adaptation plus souple et positive à votre entourage et à votre environnement.
Informations et Rendez-vous :
   Dom Castellino,
   Coach analyste
   Tél : 06 81 63 03 98

mardi, septembre 7 2010

L'homme qui marche...

L'homme qui marche - Giacometti

Remarques sur "L'homme qui marche sous la pluie, Un psychanalyste avec Lacan", de Jean Clavreul.

Par Michel Mogniat

C'est sur le mode de la causerie que Jean Clavreul nous invite à une promenade psychanalytique. L'homme qui marche sous la pluie, éd. Odile Jacob, porte en sous-titre "Un psychanalyste avec Lacan". L'ouvrage n'est pas construit à la manière ordinaire d'un livre, chapitre par chapitre, il n'y a pas de construction : c'est une longue conversation presque intime et pédagogique.

Pédagogique cet ouvrage l'est assurément. Intime également, car le plaisir que l'on prend à la lecture est celui d'une lettre qu'on attendait sans le savoir. Une lettre envoyée par un ami qui n'a jamais été très bavard et qui, d'un coup, vous livre enfin son opinion sur un sujet commun et qui vous tient à cœur. Une longue lettre qu'on lit avec plaisir, regrettant à chaque page lue la jouissance qu'on en perd. Les deux autres ouvrages que j'avais lus de Jean Clavreul m'avaient laissé sur ma faim. Comment un homme qui a une si juste opinion et tant de choses à dire pouvait-il écrire si peu ?

Jean Clavreul fut un des principaux "lieutenants" de Lacan qu'il suivit dès la première scission. Il restera fidèle au rénovateur de la psychanalyse jusqu'à sa disparition en 1981. Après la dissolution de l'Ecole Freudienne de Paris (1980) à laquelle il contribua durant toute sa durée, Jean Clavreul participe à la création du CERF (Centre d'Etudes et de Recherches Freudiennes) puis à la Convention Psychanalytique en 1983. Il s'éloignera de la Convention en 1989. Jean Clavreul est décédé en octobre 2006.

C'est donc un témoin privilégié, un acteur majeur du mouvement psychanalytique et un grand psychanalyste qui nous parle de l'histoire de la psychanalyse, de sa théorie, de son éthique.

Clavreul, tout comme Lacan s'aperçût très tôt de la dérive que prenait la psychanalyse placée sous la coupe de l'IPA (International Psychoanalytical Association). Le rejet de l'ego psychology américaine, inscrite dans la deuxième topique freudienne, était pour lui une nécessité vitale pour tirer la psychanalyse du bourbier adaptateur et normatif dans lequel elle s'inscrivait. Mais Clavreul reste également pessimiste en ce qui concerne l'avenir de la psychanalyse française :

"La psychanalyse américaine a, certes, envahi toute la société, mais s'est en pratique perdue dans sa " réussite " médiatique au point de ne plus savoir ce qu'elle est. Je pense que l'évolution générale de la psychanalyse en France va dans le même sens et aboutira au même résultat, celui que j'ai appelé la "banalisation". C'est-à-dire la diffusion d'une vulgate de la théorie freudienne, facilement accessible au grand public et servant de panache pour ceux qui prétendent assurer la pérennité du mouvement dans les institutions officielles où la psychanalyse a acquis un droit d'entrée." Effectivement cette dérive, cette banalisation est entamée depuis plus de trente ans, lorsque des "psychanalystes" quittèrent la catéchèse du jeudi pour porter la bonne parole sur les ondes radio et se transformer en conseiller-éducateur capable d'établir un diagnostic en deux minutes et d'apporter la solution aux problèmes éducatifs. Cette première a fait tâche d'huile si bien qu'aujourd'hui, la présence de psychanalystes à la télé ou à la radio est devenue monnaie courante, cette médiatisation de la "psychanalyse" est en fait la "banalisation" à laquelle Clavreul fait allusion reprenant à son compte le mot de Lacan concernant la "poubellisation" de la psychanalyse, comme il l'écrit :

"Il est devenu banal de penser qu'il faut conduire l'enfant chez le psychologue ou le psychanalyste lorsqu'il fait pipi au lit, lorsqu'il fait des colères, ou s'il n'est pas gentil avec sa petite sœur. On peut s'attendre à coup sûr, que la demande des parents sera accueillie par un discours bien-pensant expliquant la nécessité d'intégrer l'enfant dans la loi...... A cet égard, toute une dérive s'est constituée à partir du travail qui a été effectué notamment par des psychanalystes d'enfants venant au secours des systèmes institutionnels actuels. ... Quand les psychanalystes se prétendent ou se veulent éducateurs, c'est une mascarade : ils empruntent des costumes qui ne leur vont pas. C'est le même problème pour le médecin qui "fait de la psychanalyse" à la petite semaine..."

Dans son ouvrage, Clavreul ne se contente pas d'un résumé historique général et il nous emmène dans les méandres de l'Ecole Freudienne dont il fut secrétaire du Directoire pendant de longues années, il revient sur le phénomène de la "passe" sur la formation du psychanalyste, sur le fameux "désir" du psychanalyste, il en parle longuement, allant plus loin qu'une simple interrogation sur la psychanalyse en institution, il rentre dans certains détails jusqu'alors ignorés d'un large public : "Le jury d'agrément n'était nullement prêt à accueillir chaleureusement ni Françoise Dolto, ni Octave Mannoni, encore moins Maud Mannoni, ni tous ceux qui, dans l'Ecole freudienne, fonctionnaient d'une manière que cette nouvelle équipe considérait comme inacceptable." L'institutionnalisation de la psychanalyse, sa pénétration dans les institutions de soins et sa médiatisation ne pouvaient que susciter auprès des pouvoirs publics une tentative de légiférer ce qui, par essence ne peut pas l'être. Clavreul reprend la fameuse phrase de Lacan "l'analyste ne s'autorise que de lui-même" pour l'actualiser et la mettre, avec raison, au goût du jour de l'amendement Accoyer : "Là sans doute prend toute sa portée l'énoncé de Lacan : "le psychanalyste ne s'autorise que de lui-même" cela signifie qu'il ne s'autorise d'aucune institution mais aussi d'aucun maître. ".... " On ne pourra donc que s'esclaffer en voyant un psychanalyste se réclamant de Lacan, remercier chaleureusement un Ministre de la santé qui voudrait donner un "statut" aux psychanalystes."

C'est ainsi que tout au long de cette promenade pédagogique, Jean Clavreul nous invite à la réflexion sur l'histoire du mouvement psychanalytique, mais aussi sur sa théorie et également, bien qu'une définition reste improbable, sur ce que sont l'analyse et l'analyste. Chose indéfinissable, incomplète que la théorie analytique, et seule une pensée murement réfléchie par des années de pratique assidue et une réflexion profonde pouvait aborder la "théorie" en parlant avec simplicité de ce qui est le versant le plus complexe de la psychanalyse : "Au cours de ce siècle, Freud d'abord, Lacan ensuite, ne s'en sont jamais tenus à leurs premières formulations théoriques. En même temps, ils ne les ont jamais récusées."

Cette conservation des premières formulations jamais récusées a permis aux adversaires de la psychanalyse de l'attaquer de toutes parts, souvent avec raison, parfois avec une malhonnêteté évidente, toujours avec mordant. Car il y a bien une faille dans la "causalité" de la théorie freudienne et elle n'échappe pas à quiconque un peu averti : "Les psychanalystes, et Freud le premier, ont été incités à rechercher quel événement traumatique ou quelle constellation familiale étaient à l'origine de cette " réminiscence " qui incluait à la fois un savoir acquis et son refoulement, mais sans que le savoir ait pu accéder au niveau du souvenir, qui est un savoir conscient et historisé. En cela, Freud et ses disciples ont suivi le dogme résolument causaliste qui était en vigueur au début de ce siècle."

Cette théorie de la causalité ne pouvait que persister après la deuxième topique freudienne et réussit à encombrer la psychanalyse tout en offrant le flanc à la critique. Cette deuxième topique ne fut jamais prise en compte par Lacan et les analystes se réclamant de sa pensée : "Lacan a pu se déclarer freudien alors qu'il ne s'est jamais servi de la deuxième topique freudienne à quoi se rattachaient, comme à un fétiche, un certain nombre de postfreudiens." ... "Pour Lacan, l'essentiel de ce qu'apportait cette deuxième topique est un surmoi obscène tout autant que féroce. C'est parce qu'il refusait une telle réduction de l'enseignement freudien que Lacan s'est abstenu délibérément de recourir à la seconde topique en disant clairement que l'essentiel de l'apport freudien y avait été complètement rendu inutilisable par l'usage qu'en avait fait ceux qui se réclamaient de Freud."

A partir de là, la "scansion" théorique est achevée. La psychanalyse freudienne connaîtra un schisme entre les tenants de la deuxième topique et les lacaniens qui se réclament de l'héritage freudien. La rupture idéologique deviendra visible dans la pratique, dans le but et dans l'enseignement de la psychanalyse : "Mais ce qui est remarquable, c'est que chaque psychanalyste enseignait et croyait fermement, cette adhésion persiste, qu'une des fonctions de la psychanalyse était de mettre en échec les atrocités liées à un surmoi toujours trop exigent, trop dur. Dans les années 1950, le jeune psychanalyste apprenait qu'il fallait se débarrasser de son surmoi si encombrant et si persécuteur pour chacun de nous" Le "savoir" analytique est donc divisé, et cette division n'est pas un simple point de détail théorique. C'est une véritable rupture épistémologique, une fracture qui se crée à l'intérieur du discours psychanalytique : la "théorie" est éclatée. Cela ne compromet pas forcément la cure ou la pratique : le savoir du psychanalyste a toujours été un savoir nébuleux. Tout comme celui du psychiatre, le savoir du psychanalyste n'existe que par la pensée de l'analysant ou du malade. C'est un savoir douteux : "Tout autant que le psychiatre, le psychanalyste a un savoir douteux, et sa position est donc celle de l'imposture, mais, en outre, il sait qu'il n'échappera pas à cette position par l'acquisition d'un savoir considérable, puisque c'est de toute façon à son savoir supposé que s'adresse le transfert." Transfert auquel l'analyste n'échappe pas, même s'il sait que l'analyse n'est qu'un jeu de dupe : "La singularité de l'enseignement de l'analyse, c'est de nous montrer qu'on n'échappe jamais à ce jeu de la duperie et de l'errance"

Clavreul ayant été le contrôleur de nombreux analystes, il est bien placé pour nous parler du transfert. Car si dans la relation analysant/analyste le transfert est une chose capitale, là aussi la théorisation en est différente chez les freudiens orthodoxes et chez les lacaniens se réclamant de Freud. Pour les analystes orthodoxes c'est à la liquidation du transfert que doit aboutir l'analyse, pour ceux qui ont suivi Lacan la finalité de l'analyse est la découverte de l'incomplétude du Sujet toujours divisé, -le fameux S barré-. Le transfert ne porte pas exclusivement sur la personne de l'analyste, mais sur son savoir supposé : "Il y a eu une évolution considérable du concept de transfert. ... à savoir le transfert comme lié à cette pure et simple répétition d'une situation infantile non réglée." Cette conception du transfert et de la position qu'occupe l'analyste pendant la cure, -l'objet a pour Lacan- ne va pas bien sûr empêcher ce dernier de se manifester. Pour Clavreul, la qualité première de l'analyste est de reconnaître que son savoir est insuffisant, inconsistant et qu'il ne peut jamais être figé, voire dogmatique : "Ce n'est pas avec son savoir qu'on dirige une cure analytique, c'est bien au contraire avec son aptitude à ne pas savoir, à ne pas comprendre trop vite, à déceler ce qui ne va pas, à faire apparaître cet "insu" dans lequel s'empêtre l'analysant, mais dans lequel l'analyste lui-même est empêtré."

En psychanalyse la théorie est toujours inachevée, en construction, lors de la cure le savoir est manquant, l'analyste ne sait pas où trouver l'articulation théorique qui lui fait défaut et lui permettrait de rendre compte du réel qu'il doit faire émerger. Une des qualités requises pour l'analyste est celle de pouvoir se laisser surprendre par le discours de l'analysant : "Il faut comprendre que ce n'est pas avec son savoir que le psychanalyste va pouvoir conduire une cure. Du savoir, il faut qu'il en ait, bien sur, et le plus possible. Mais ce n'est pas ça qui va être opérant. Ce qui va être opérant, c'est l'aptitude de l'analyste à accepter ce qui viendra le bouleverser." De toutes façons le contre-transfert fera son œuvre, que l'analyste le veuille ou non, et l'impliquera dans le discours de son analysant. Essayer de vouloir que les choses se déroulent autrement c'est courir vers le dogme et ces analystes-là : "...se réfugient très vite, dans leurs cures, soit dans un silence obstiné, soit dans des interprétations "bateau", ou n'importe qui reconnaît un certain nombre de "slogans" dont ils se contentent le plus souvent." Et très vite, ce genre d'analyste : "... fonctionne d'une façon sectaire et refuse pour son analysant qu'il aille regarder ce qui se passe ailleurs."

Car Clavreul sait et n'oublie pas que l'analyste est engagé dans le processus désirant de son analysant. Pour lui il est indispensable que l'analyste, non seulement ait parcouru le chemin de l'analyse, mais encore faut-il qu'il ait décelé chez lui l'existence de mécanismes pervers : "Je tiens pour assuré que le psychanalyste qui n'a pas repéré chez lui-même l'existence de mécanisme de type pervers ou psychotique n'est pas vraiment digne d'exercer la psychanalyse." Clavreul n'a rien du prêtre psalmodiant le dogme freudien ou de l'aficionado inconditionnel de Lacan. La psychanalyse ne marche pas toujours avec tout le monde, il le sait, il l'écrit : "On peut avoir été pendant plusieurs années sur un divan sans qu'aucun travail analytique n'ai été seulement ébauché." Mais, comme il le remarque, il y a pire : "....il faut bien le dire, il y a un nombre extrêmement important de gens pour lesquels on a fait un contrôle qui a duré cinq ans, six ans, où l'on a pu se convaincre véritablement que d'une chose, c'est que cette personne ne comprenait rien, et ne comprendra vraisemblablement jamais rien, à quoi que ce soit de ce qu'est la psychanalyse." Ce qui n'exclut pas que : "Il est de fait qu'un très important travail analytique peut se faire en quelques séances " ... " Il m'est arrivé de voir des gens trois ou quatre fois, et de véritablement considérer qu'il y avait eu là, effectivement un travail analytique, repérable à beaucoup de choses." Il est difficile de parler de la psychanalyse, même pour un analyste expérimenté, plus difficile encore de rendre compte d'un écrit analytique et de sa valeur. La psychanalyse a un discours qui lui est propre : le discours du psychanalyste

Elle n'est pas transmissible par les voies ordinaires de l'enseignement classique.

C'est sa hantise et son interrogation depuis qu'une jeune fille viennoise s'est allongée sur le divan de Freud.

Ce savoir n'est pas véritablement scientifique, il n'est pas reproductible, même si les ouvrages consacrés à la psychanalyse sont nombreux, ils ne suffiront jamais à former un psychanalyste, comme le souligne Jean Clavreul à plusieurs reprises dans son ouvrage, la formation la plus performante de l'analyste reste sa propre analyse. Ce savoir n'est pas universitaire, il n'est pas "constitué" : "Mais si louable qu'en soit l'intention, c'est là méconnaitre ce qui constitue une dimension essentielle de la psychanalyse, pourtant énoncée par Freud dès le début : que la psychanalyse ne saurait être identifiée à un savoir constitué, transmissible par les livres ou par toute autre méthode relevant de ce que pratique l'Université. Lacan en a dit davantage sur ce point, en faisant l'analyse de ce qu'il appelle le "discours universitaire", dont l'agent est le savoir constitué." Clavreul en profite avec raison pour égratigner au passage quelques "psychanalystes", non pas ceux qui mélangent le bon grain et l'ivraie, ma foi comme il est humain de vouloir faire sa place, ceux que l'on peut considérer à juste titre comme des psychanalystes heureux, comme on dit "imbéciles heureux" : "A vrai dire les psychanalystes sont même là victimes d'un leurre qu'ils proposent eux-mêmes, à savoir l'idée que, quand on a fait une psychanalyse de façon suffisamment complète, il n'y a aucune raison pour qu'on ne fonctionne pas convenablement. Cela est entièrement faux. Et nous avons quotidiennement la preuve que certaines personnes, qui se prétendent psychanalystes, accaparent le pouvoir sur le plan institutionnel, et maintenant dans la presse, à la télévision, à la radio... " ... "Il est tout à fait sur, à l'heure actuelle que quelqu'un qui arrive à acquérir une bonne position dans les médias est beaucoup plus assuré de se faire une clientèle que quelqu'un qui a travaillé dur."

Plus sévère est sa critique pour ceux qui font subir des distorsions monstrueuses à la "chose freudienne" : "Ces psychanalystes tellement certains de la supériorité et même de l'infaillibilité du dogme ne reculent devant aucune compromission avec des pratiques de toutes sortes, qui n'ont absolument plus rien à voir avec la psychanalyse. C'est ainsi que la psychanalyse est présentée, en toutes circonstances, comme le secours apporté par les équipes d'urgence "psy" auprès des victimes d'accidents graves." ... " C'est ainsi qu'il y a des psychanalystes-pédagogues, des psychanalystes-médecins, des psychanalystes-juristes, etc. persuadés sans doute qu'avec un zeste de psychanalyse ils vont renouveler la discipline dont ils sont issus. Il y a mieux, pour le folklore, des psychanalystes-politologues ! Tous ont ceci en commun de ne savoir se couler dans le discours dominant de leur discipline, en y ajoutant des interprétations persécutives à l'encontre de ceux qui font figure de déviants et de francs-tireurs. Au moins contribuent-ils ainsi au discrédit de la psychanalyse." Tout commentaire serait superflu. Mais on ne peut refermer l'ouvrage sans se régaler d'un lapsus calami de premier choix que commet l'auteur. A la page 232 de l'ouvrage on peut lire : "Pourtant, ce sont bien les efforts pernicieux du savoir qui sont à l'origine de la tragédie d'Eschyle. C'est parce que Laïos a appris de l'oracle que son fils serait parricide et incestueux qu'il ordonne qu'on le tue.. " L'auteur parle de la tragédie Oedipe roi écrite par Sophocle et non par Eschyle.

N'en doutons pas, le lapsus fait sens et on a peu de chance de se tromper dans les signifiants, dans Sophocle, il y a faux et il y a socle. Avec le complexe d'Oedipe, la psychanalyse, construite sur le Complexe d'Oedipe, reposerait-elle sur un "faux socle" ? Même si Clavreul "s'échyle" à séparer le bon grain de l'ivraie... Comme Lacan a pu dire un jour que sans le Complexe d'Œdipe la psychanalyse toute entière se casserait la figure, on devine la pensée cachée de l'auteur. Mais Lacan a également dit un jour que le Complexe d'Œdipe c'était une lubie de Freud et que "tout le monde y a cru..." Lacan d'ailleurs est somme toute épargné par Clavreul, bien que toutefois deux ou trois petites piques lui soient destinées : "Quant à Lacan, il n'acceptait pas de se soumettre aux règles formelles ... Et il est allé jusqu'au bout, jusqu'à ces séances ridicules, inacceptables, d'une minute ou deux, c'est-à-dire des séances nulles"

++******** J'ai préféré, au long de cette critique, citer des extraits de l'ouvrage plutôt que de le présenter et le commenter. La raison en est simple : le sujet est trop complexe et trop riche pour recourir à des périphrases et les phrases de Jean Clavreul sont tellement criantes de vérité !

Ce que je peux en dire d'autre, c'est que l'auteur a un côté pédagogique indéniable pour accrocher les formules lacaniennes à la théorie freudienne, ce qui facilitera la lecture aux non habitués du vocabulaire lacanien : "Dans son étude intitulée "Principe de plaisir et principe de réalité", il disait Freud que l'accès au principe de réalité passe par l'éloignement de la recherche du plaisir immédiat. C'est l'annonce d'un "plus de jouir" pour l'avenir qui promet le renoncement au plaisir" L'ouvrage reste facilement lisible à qui s'intéresse un minimum à la psychanalyse.++

L'ordre Médical!!!!

Il est assez rare que je relise entièrement un essai, d'ordinaire je me contente des passages que j'ai surlignés. Ce ne fut pas le cas avec l'ouvrage de Jean Clavreul, L'ordre médical, éd. Du Seuil. En se basant sur les travaux de Foucault (La naissance de la clinique) et de Canguilhem (Le normal et le pathologique) éd. PUF, l'auteur "démonte" le discours médical, depuis son acte de naissance jusqu'à l'aboutissement du Conseil de l'Ordre et des progrès accomplis dans l'investigation.

Jean Clavreul est mort dans l'année 2006 il n'a pas été un auteur prolifique, il a très peu publié et c'est bien dommage. Un lacanien lisible et de plume agréable, c'est assez rare pour être signalé.

L'auteur démontre dans son essai que le discours médical est inattaquable, car il se constitue de lui-même et se fonde à partir de la propre demande du malade. Ce dernier d'ailleurs n'est jamais qu'un outil à l'usage du discours médical qui ne lira pas une plainte dans la souffrance du malade, mais un signe renvoyant à un symptôme répertorié, classé, archivé. L'être de la maladie n'existe pas pour la médecine, le malade est le siège de cette maladie où peut s'exercer une sémiologie particulière, celle de la clinique. La médecine ne peut être prise pour cible par aucun autre discours, fut-il contestataire ; elle est inattaquable du point de vue philosophique ou critique : elle est la quintessence même de l'humanisme !

Elle œuvre au bien de l'humanité en associant science, technologie et justement cet humanisme. C'est imparable. L'ouvrage de Clavreul est peut-être trop riche pour être commenté, trop riche également pour un donner quelques extraits. La médecine règne en maître sur le monde moderne, les prêtres, les philosophes, les politiques recourent à son langage en usant de métaphore : "le pays est malade". Le peuple, comme le malade n'est plus en état de se diriger lui-même, il lui faut un médecin à qui il doit faire "confiance". Quelques paragraphes sont consacrés aux rapports entre psychanalyse et médecine, et Clavreul revient sur la psychanalyse laïque ou profane (analyses pratiquées par des non médecins) il note que justement, quelque chose est profané, or, on ne profane que le sacré et ce sacré, c'est l'Ordre Médical. ***

Michel Mogniat

http://www.causepsy.fr/clavreul.htm

dimanche, janvier 17 2010

Les XV Tablettes de THOTH

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LA CLEF DE LA SAGESSE

Moi, Thoth, l'Atlante, je donne librement aux enfants des hommes ma sagesse, mon savoir et mon pouvoir afin qu'ils puissent à leur tour disposer de la sagesse et du pouvoir de transpercer le voile de la nuit grâce à la vigueur de leur lumière.

Homme, ne sois pas vaniteux car Sagesse est pouvoir et pouvoir est sagesse afin de contribuer à la perfection du Tout. Sache que tu dois échanger avec l'ignorant et avec le savant. S'ils viennent à toi écoutes les car la sagesse est en Tout.

Ne reste pas silencieux lorsque le mal est prononcé car la vérité brille au dessus de tout, comme le Soleil. Celui qui contrevient à la Loi se punira lui-même parce que c'est à travers cette loi que l'Homme acquiert sa liberté.

Ne laisse pas la peur te submerger car la peur est un obstacle, une chaîne qui retient les hommes dans l'obscurité. Durant ta vie active écoute ton coeur et suis ce qu'il te conseille. Aucune richesse ne te sera utile si tu t'ouvres à ses conseils et si tu suis sa voie. Jamais tu ne perdras si tu suis ton coeur.

Ceux qui sont guidés ne deviendront pas des cendres alors que ceux qui sont perdus ne pourront trouver une voie sûre.

Lorsque tu vas parmi les hommes saches que l'amour éclairé de soi est le commencement et la fin du coeur.

Si quelqu'un vient vers toi pour obtenir un conseil laisse le parler librement afin qu'il puisse exprimer sa véritable intention et réaliser ce que son coeur désir. S'il hésite à s'ouvrir c'est qu'il perçoit que tu le juges mal.

N'écoute pas et ne répète pas des propos extravagants puisque leur émission n'est pas en équilibre. Saches que le silence et l'écoute peuvent donner une grande sagesse à ton interlocuteur alors que le bavardage sera lui sera inutile.

Ne t'exaltes pas devant les autres de peur d'être rabaissé comme la poussière. Si tu dois être un grand homme, sois le pour ta connaissance et ta gentillesse.

Pour connaître la nature de quelqu'un évite les opinions des autres et passe du temps seul avec lui. En discutant et en observant ses comportements tu connaîtras son coeur. Ce qui est gardé en réserve viendra en avant et tu partageras avec lui.

Le fou considère la sagesse et la connaissance comme de l'ignorance et les choses qui sont profitables le heurteront. Il vit dans la mort qui est son aliment.

Le Sage laisse parler son coeur et garde le silence avec sa bouche. Toi homme, écoute la voie de la sagesse, écoute la voie de la Lumière. Les mystères qui émergent du Cosmos illuminent le monde de leur lumière.

Celui qui veut se libérer de l'obscurité doit tout d'abord séparer le matériel de l'immatériel, le feu de la terre; parce que tout comme la terre descend avec la terre le feu monte avec le feu et devient un avec le Feu.

Celui qui connaît le feu en lui s'élèvera pour rejoindre le feu éternel et reposera en lui pour l'éternité.

LE FEU INTÉRIEUR EST LA PLUS GRANDE DE TOUTES LES FORCES parce qu'il a su pénétrer la matière et toutes les choses de la terre. C'est lui qui surpasse toutes les choses.

Sache que si la matière n'existait pas il faudrait l'inventer. Pour se tenir debout l'homme doit s'appuyer sur ce qui résiste. Ainsi, la terre doit résister à l'homme sans quoi il ne pourrait exister.

Tous les yeux ne voient pas la même chose, la forme et la couleur d'un même objet seront perçues différemment selon les yeux qui le regardent. De la même façon, le feu infini passe d'une couleur à l'autre et n'est jamais le même d'une journée à l'autre.

Écoutes la sagesse de THOTH, l'homme est un feu qui brûle et qui éclaire à travers la nuit. Ce feu n'est jamais assouvie, même recouvert du voile de l'obscurité et de la nuit.

En regardant le coeur des hommes avec ma sagesse j'ai vu qu'ils sont enchaînés. Libère ton feu de ses chaînes, ô mon frère, si tu ne veux pas qu'il soit englouti par l'ombre de la nuit.

Sois attentif et écoute ma sagesse: quand le nom et la forme cessent-ils? Dans la conscience invisible et infinie, dans cette force radiante et brillante.

La forme que l'homme constitue en clarifiant sa vision est un effet qui provient d'une cause. Pour un temps, l'homme est une étoile attachée à un corps, jusqu'au moment où elle se libère de ce poids. C'est alors qu'après un dernier moment suprême de luttes et d'efforts elle émerge dans une autre vie Celui qui connaît l'origine de toutes choses libère à jamais son étoile du royaume de la nuit.

Rappelle toi, ô homme, TOUT CE QUI EXISTE EST SIMPLEMENT UNE AUTRE FORME DE CE QUI N'EXISTE PAS. Tout passe éternellement d'une forme à une autre forme d'être et tu n'es pas une exception.

Apprécies cette Loi, parce que tout est Loi.

Ne recherches pas ce qui est en dehors de cette Loi parce que ce ne sont que des illusions de tes sens. La plus grande illusion est de croire qu'il n'y a pas d'illusions.

La Sagesse vient à tous ses enfants lorsqu'ils viennent à la sagesse. Depuis des époques reculées la lumière fut cachée. Éveille toi homme et sois sage.

J'ai voyagé au coeur des mystères profonds de la vie pour chercher ce qui avait été caché. Écoute maintenant ce que j'ai à te dire Ô homme et sois Sage.

Très profondément sous la croûte terrestre, dans les Chambres de l'Amenti, j'ai vu des mystères qui sont dissimulés aux hommes. J'ai voyagé souvent dans ce passage caché à la recherche de la Lumière qui est la Vie des hommes. Là où les fleurs de vie sont toujours vivantes j'ai sondé les coeurs et les secrets des hommes. J'ai vu que l'homme vit dans l'obscurité sans savoir que ce grand Feu est caché en lui, dans la terre de son corps.

C'est devant les Seigneurs de la secrète Amenti que j'ai appris la Sagesse que je donne maintenant aux hommes. Ce sont les maîtres de la grande Sagesse secrète qui provient du futur de la fin infinie. Je t'ai déjà révélé que les Seigneurs de l'Amenti sont au nombre de sept. Sept suzerains, enfants du matin, Soleils des périodes et maîtres de la sagesse.

Ce ne sont pas des enfants des hommes. On les appellent TROIS, QUATRE, CINQ, SIX, SEPT, HUIT ET NEUF. Sans forme tout en donnant forme aux hommes ils proviennent du futur pour leur enseigner. Sans vie et pourtant ils vivent pour toujours. Ils ne sont pas enchaînés à la vie et sont libres de la mort. Ils gouvernent pour toujours avec leur infini sagesse, attachés et pourtant libres des Chambres de la mort. Ces seigneurs du Tout sont libres de tout et en eux se trouve la vie qui pourtant n'est pas la vie. Ces instruments qui donnent le pouvoir sur tout proviennent du Logos primordial. Vastes dans leurs limites, cachés par leur petitesse, formés par le sans forme, connus et pourtant inconnus.

Le TROIS détient la clef de toute magie cachée. C'est lui le créateur des Chambres de la mort; il déploie son pouvoir pour enfermer les âmes des hommes dans l'obscurité. C'est le régisseur de tout ce qui est négatif pour les enfants des hommes.

Le QUATRE permet de se libérer du pouvoir du trois. C'est le Seigneur de la vie pour les enfants des hommes. Son corps est de lumière et les flammes sont ses modes d'expression. C'est le libérateur des âmes des enfants des hommes.

CINQ est le maître, le Seigneur de toute magie, la clef du VERBE qui résonne parmi les hommes

SIX est le Seigneur de la lumière, le sentier caché que suivent les âmes des hommes.

SEPT est le Seigneur de l'immensité de l'espace et la clef des Temps.

HUIT régule le progrès et ses étapes. Il pèse et équilibre le voyage des hommes.

NEUF est le père. Son mode d'expression est vase. Il prend forme et se transforme à partir du sans forme.

Médite sur ces symboles que je te donne. Ce sont les clefs cachées aux hommes. Monte toujours plus haut Ô Ame du matin. Élève tes pensées vers la lumière et la vie et TU TROUVERAS DANS LES CLEFS DES NOMBRES LA LUMIÈRE QUI ÉCLAIRERA TON CHEMIN D'UNE VIE À L'AUTRE.

Recherche la Sagesse et tourne tes pensées vers ton royaume intérieur. Ne ferme pas ton esprit à la fleur de lumière. Développe une forme pensée pour chacun des nombres. Ensuite fusionne cette pensée avec ton corps. Pense aux nombres qui guident ta vie. Le sentier de celui qui possède la sagesse est toujours clair. Ouvre la porte du royaume de la lumière.

Projette tes flammes comme le Soleil du matin. Éloigne l'obscurité et vit dans la lumière du jour. PREND AVEC TOI CES SEPT CLEFS ET CONSIDÈRE LES COMME PARTIE DE TON ÊTRE. LES SEPT QUI SONT MAIS QUI NE SONT PAS CE QU'ILS SEMBLENT.

Ouvre toi Homme, prends ma sagesse. Suis le sentier que j'ai ouvert pour toi Ô Maître de la Sagesse, Soleil de la lumière du matin et de la vie pour les enfants des hommes.

Extrait de "Les XV Tablettes de THOTH"

mercredi, mai 13 2009

Lettre à un jeune poète

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L'amour d'un être humain pour un autre est peut-être l'épreuve la plus difficile pour chacun de nous, c'est le plus haut témoignage de nous-même ; l'oeuvre suprême dont toutes les autres ne sont que les préparations. C'est pour cela que les être jeunes, neufs en toutes choses, ne savent pas encore aimer ; ils doivent apprendre...

Tout apprentissage est un temps de clôture. Ainsi pour celui qui aime, l'amour n'est longtemps, et jusqu'au large de la vie, que solitude, solitude toujours plus intense et plus profonde. L'amour ce n'est pas dès l'abord se donner, s'unir à un autre. (Que serait l'union de deux êtres encore imprécis, inachevés, dépendants ?) L'amour, c'est l'occasion unique de mûrir, de prendre forme, de devenir soi-même un monde pour l'amour de l'être aimé. C'est une haute exigence, une ambition sans limite, qui fait de celui qui aime un élu qu'appelle le large. Dans l'amour quand il se présente, ce n'est que l'obligation de travailler à eux-mêmes que les êtres jeunes devraient voir. Se perdre dans un autre, se donner à un autre, toutes les façons de s'unir ne sont pas encore pour eux... Le don de soi-même est un achèvement... Pas plus que dans la mort qui est difficile, dans l'amour, lui aussi difficile, celui qui va gravement n'aura l'aide d'aucune lumière, d'aucune réponse déjà faite, d'aucun chemin tracé d'avance... Mais si, à force de constance, nous acceptons de subir l'amour comme un dur apprentissage, au lieu de nous perdre aux jeux faciles et frivoles qui permettent aux hommes de se dérober à la gravité de l'existence, - alors peut-être un insensible progrès, un certain allégement pourra venir à ceux qui nous suivront, et longtemps encore après nous. Et ce serait beaucoup...

La femme qu'habite une vie plus spontanée, plus féconde, plus confiante, est sans doute plus mûre, plus près de l'humain que l'homme, - le mâle prétentieux et impatient, qui ignore la valeur de ce qu'il croit aimer, parce qu'il ne tient pas aux profondeurs de la vie, comme la femme, par le fruit de ses entrailles. Cette humanité qu'a mûrie la femme dans la douleur et dans l'humiliation verra le jour quand la femme aura fait tomber les chaînes de sa condition sociale. Et les hommes qui ne sentent pas venir ce jour seront surpris et vaincus. Un jour... la jeune fille sera ; la femme sera... la femme dans sa véritable humanité. Un tel progrès transformera la vie amoureuse aujourd'hui si pleine d'erreurs. L'amour ne sera plus le commerce d'un homme et d'une femme, mais celui d'une humanité avec une autre. Plus près de l'humain, il sera infiniment délicat et plein d'égard, bon et clair dans toutes les choses qu'il noue ou dénoue. Il sera cet amour que nous préparons, en luttant durement : deux solitudes se protégeant, se complétant, se limitant, et s'inclinant l'une devant l'autre.

RAINER MARIA RILKE, Lettres à un jeune poète, VII (Grasset).

mercredi, janvier 21 2009

VERS DORÉS DES PYTHAGORICIENS

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LES VERS DORÉS DE PYTHAGORE TRADUITS PAR FABRE-D'OLIVET

PRÉPARATION

Rends aux Dieux immortels le culte consacré; Garde ensuite ta foi: Révère la mémoire Des Héros bienfaiteurs, des Esprits demi-Dieux.

PURIFICATION

Sois bon fils, frère juste, époux tendre et bon père. Choisis pour ton ami, l'ami de la vertu; Cède à ses doux conseils, instruis-toi par sa vie, Et pour un tort léger ne le quitte jamais; Si tu le peux du moins: car une loi sévère Attache la Puissance à la Nécessité. Il t'est donné pourtant de combattre et de vaincre Tes folles passions: apprends à les dompter. Sois sobre, actif et chaste; évite la colère. En public, en secret ne te permets jamais Rien de mal; et surtout respecte-toi toi-même. Ne parle et n'agis point sans avoir réfléchi. Sois juste. Souviens-toi qu'un pouvoir invincible Ordonne de mourir; que les biens, les honneurs Facilement acquis, sont faciles à perdre. Et quant aux maux qu'entraîne avec soi le Destin, Juge-les ce qu'ils sont: supporte-les; et tâche, Autant que tu pourras, d'en adoucir les traits: Les Dieux, aux plus cruels, n'ont pas livré les sages. Comme la Vérité, l'Erreur a ses amants: Le philosophe approuve, ou blâme avec prudence; Et si l'Erreur triomphe, il s'éloigne; il attend. Ecoute, et grave bien en ton coeur mes paroles: Ferme l'oeil et l'oreille à la prévention; Crains l'exemple d'autrui; pense d'après toi-même: Consulte, délibère, et choisis librement. Laisse les foux agir et sans but et sans cause. Tu dois dans le présent, contempler l'avenir. Ce que tu ne sais pas, ne prétend point le faire. Instruis-toi: tout s'accorde à la constance, au temps. Veille sur ta santé: dispense avec mesure, Au corps les aliments, à l'esprit le repos. Trop ou trop peu de soins sont à fuir; car l'envie, A l'un et l'autre excès, s'attache également. Le luxe et l'avarice ont des suites semblables. Il faut choisir en tout, un milieu juste et bon.

PERFECTION

Que jamais le sommeil ne ferme ta paupière, Sans t'être demandé: Qu'ai-je omis? qu'ai-je fait? Si c'est mal, abstiens-toi: si c'est bien, persévère. Médite mes conseils; aime-les; suis-les tous: Aux divines vertus ils sauront te conduire. J'en jure par celui qui grava dans nos coeurs, La Tétrade sacrée, immense et pur symbole, Source de la Nature, et modèle des Dieux. Mais qu'avant tout, ton âme, à son devoir fidèle, Invoque avec ferveur ces Dieux, dont les secours Peuvent seuls achever tes oeuvres commencées. Instruit par eux, alors rien ne t'abusera: Des êtres différents tu sonderas l'essence; Tu connaîtras de Tout le principe et la fin. Tu sauras, si le Ciel le veut, que la Nature, Semblable en toute chose, est la même en tout lieu: En sorte qu'éclairé sur tes droits véritables, Ton coeur de vains désirs ne se repaîtra plus. Tu verras que les maux qui dévorent les hommes, Sont le fruit de leur choix; et que ces malheureux Cherchent loin d'eux-les biens dont ils portent la source. Peu savent être heureux; jouets des passions, Tour à tour ballotés par des vagues contraires, Sur une mer sans rive, ils roulent, aveuglés, Sans pouvoir résister ni céder à l'orage. Dieu! vous les sauveriez en désillant leurs yeux... Mais non: c'est aux humains, dont la race est divine, A discerner l'Erreur, à voir la Vérité. La Nature les sert. Toi qui l'as pénétrée, Homme sage, homme heureux, respire dans le port. Mais observe mes lois, en t'abstenant des choses Que ton âme doit craindre, en les distinguant bien; En laissant sur le corps régner l'intelligence: Afin que, t'élevant dans l'Ether radieux, Au sein des Immortels, tu sois un Dieu toi-même!